A quoi attribuer la débâcle du cinéma français, tous les films qui ont été présentés au public depuis la fin de l'été ont vu leurs salles désertées, que ce soit avec des stars comme Deneuve et Depardieu dont on ne sait pas le sens de leur travail, ou le film de Téchiné André dont on ne voit pas non plus le projet ou celui qui semble ridicule de Cantet qui n'intéresse personne et qui semble lui, ne rien savoir de son sujet, avec un titre suicidaire L'atelier !
Enfin une longue liste d'échec ce qui n'est pas en soit honteux mais une telle hécatombe pose le problème de la création française du cinéma et le problème de ceux qui en sont responsables depuis de nombreuses années : les producteurs dont l'image paraît un peu bousculée en ce moment.
Personne pour voir la comédie sur le génie de Godard vu par Hazanavicius Michel, qui pérore sur toutes les télés et radios accompagné par l'éternel Garrel; et Cannes alors Cannes, ils ont réussi à sectionner le film de Campillo sur l'immense travail militant des militants contre le sida qui nous rappelle tous nos amis qui sont partis et qui nous manquent. Et qui a donc mobilisé correctement les mobilisables.
Mais ces petites recettes médiocres doivent sans doute suffire puisque ces réalisateurs occupent chacun leur tour les écrans.
Comment faites vous pour produire ces films et qui vous donnent les sous? Et le fameux Le sens de la fête, écroulé.. là aussi le titre paraît insensé et le fameux film Chocolat mais qui a eu l'idée d'une telle bêtise ?? Gauguin qui peut penser que cela va trouver un public, si encore ces films étaient comme on disait autrefois des films maudits mais non, les réalisateurs souhaitent faire des films qui puissent plaire à leur public, ils ne font pas des films d'avant garde, on comprendrait mieux, on approuverait même (Peut être!).
Mais là il n'y a rien à défendre.
Les propos de tous ces réalisateurs sont affligeants lorsque l'on tombe sur les entretiens qu'ils donnent aux médias. Le film de Noémie Lvovski, talentueuse, n'est plus à l'écran, et Karl Marx mais pourquoi Karl Max, on n'a pas à se révolter en ce moment en France pour d'autres choses que faire ressurgir ce fantôme de Marx ? Et Besson, et si Besson prend l'eau, là on est à la ramasse totale, d'autant que c'est le succès de ces films qui permettent de faire des films plus risqués ou moins bien dotés, financés ou plus exigeants, ou plus profonds. Beau et étrange système, encore !
Sans doute certain sortiront du tiroir un ou deux ou trois films, à la fois formidables et qui auront aussi été correctement vus. Est-ce que le système de sortie des films est un bon système, tous ils s'étouffent les uns les autres et créent un système de haine des artistes contre eux-mêmes. Un beau soleil intérieur de Claire Denis passe au rouleau compresseur et voilà, elle aussi.
Ainsi il est trop tard ça déborde de partout et l'inondation de l'erreur totale a surpris le cinéma français. Nos années folles seraient vraiment derrière nous?
Il semble que le film campagnard recueille encore des spectateurs, les blés, le terroir, la vie à la ferme, le film Bio. On craint le retour du refoulé. C'est peu dire. Et c'est inquiétant. On a donc encore raison de se révolter. Il y a une bonne formule qui marche encore : Otez moi d'un doute.
François Barat.
Dernier livre paru : Discours tombé des rushes. Editions Manucius.
Diffusion du film de FB : Raoul G. sur France 2, une nuit en décembre 2017