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18 octobre 2017 3 18 /10 /octobre /2017 09:01

A quoi attribuer la débâcle du cinéma français, tous les films qui ont été présentés au public depuis la fin de l'été ont vu leurs salles désertées, que ce soit avec des stars comme Deneuve et Depardieu dont on ne sait pas le sens de leur travail, ou le film de Téchiné André dont on ne voit pas non plus le projet ou celui qui semble ridicule de Cantet qui n'intéresse personne et qui semble lui, ne rien savoir de son sujet, avec un titre suicidaire L'atelier !

Enfin une longue liste d'échec ce qui n'est pas en soit honteux mais une telle hécatombe pose le problème de la création française du cinéma et le problème de ceux qui en sont responsables depuis de nombreuses années : les producteurs dont l'image paraît un peu bousculée en ce moment.

Personne pour voir la comédie sur le génie de Godard vu par Hazanavicius Michel, qui pérore sur toutes les télés et radios accompagné par l'éternel Garrel; et Cannes alors Cannes, ils ont réussi à sectionner le film de Campillo sur l'immense travail militant des militants contre le sida qui nous rappelle tous nos amis qui sont partis et qui nous manquent. Et qui a donc mobilisé correctement les mobilisables.

Mais ces petites recettes médiocres doivent sans doute suffire puisque ces réalisateurs occupent chacun leur tour les écrans.

Comment faites vous pour produire ces films et qui vous donnent les sous? Et le fameux Le sens de la fête, écroulé.. là aussi le titre paraît insensé et le fameux film Chocolat mais qui a eu l'idée d'une telle bêtise ?? Gauguin qui peut penser que cela va trouver un public, si encore ces films étaient comme on disait autrefois des films maudits mais non, les réalisateurs souhaitent faire des films qui puissent plaire à leur public, ils ne font pas des films d'avant garde, on comprendrait mieux, on approuverait même (Peut être!).

 Mais là il n'y a rien à défendre.

Les propos de tous ces réalisateurs sont affligeants lorsque l'on tombe sur les entretiens qu'ils donnent aux médias. Le film de Noémie Lvovski, talentueuse, n'est plus à l'écran, et Karl Marx mais pourquoi Karl Max, on n'a pas à se révolter en ce moment en France pour d'autres choses que faire ressurgir ce fantôme de Marx ? Et Besson, et si Besson prend l'eau, là on est à la ramasse totale, d'autant que c'est le succès de ces films qui permettent de faire des films plus risqués ou moins bien dotés, financés ou plus exigeants, ou plus profonds. Beau et étrange système, encore !

Sans doute certain sortiront du tiroir un ou deux ou trois films, à la fois formidables et qui auront aussi été correctement vus. Est-ce que le système de sortie des films est un bon système, tous ils s'étouffent les uns les autres et créent un système de haine des artistes contre eux-mêmes. Un beau soleil intérieur de Claire Denis passe au rouleau compresseur et voilà, elle aussi.

Ainsi il est trop tard ça déborde de partout et l'inondation de l'erreur totale a surpris le cinéma français. Nos années folles seraient vraiment derrière nous?

Il semble que le film campagnard recueille encore des spectateurs, les blés, le terroir, la vie à la ferme, le film Bio. On craint le retour du refoulé. C'est peu dire. Et c'est inquiétant. On a donc encore raison de se révolter.  Il y a une bonne formule qui marche encore : Otez moi d'un doute.

François Barat.

Dernier livre paru : Discours tombé des rushes. Editions Manucius.

Diffusion du film de FB : Raoul G. sur France 2, une nuit en décembre 2017

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commentaires

B
Je suis absolument d'accord avec vous tous ! L'essence de la création du CNC, qui était de collecter les recettes afin de nourrir la création, l'innovation, pour que le futur du cinéma puisse s'inventer, a été perdu. Aujourd'hui c'est un système industriel vieillissant qui cherche à se protéger. Mais ce faisant, il scie lentement la branche sur laquelle il est assis. C'est politiquement grave, car d'une part on prend vraiment les spectateurs pour des c..., et d'autre part, l'argent, qui est nécessaire, ne va pas au soutien à la création réelle. On doit donc inventer, hors de cette redistribution financière, les nouvelles voies de la création audiovisuelle, qui seront son avenir. Tenons le coup ! Car le futur est dans nos mains, même si nos moyens sont très modestes.
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S
Les films de campagne et de terroir : la nostalgie encore est toujours, elle a de l'avenir !
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R
C'est tout simplement parce que tout l'argent leur est donné en amont. Alors ils continuent d'afficher leur grand rien. Il faut changer complètement le système des subventions. Virer tous les copains des commissions. Un mandat et puis on tourne. Permettre des candidatures sans diplôme, à l'oral. Payer ceux qui vient des bleds lointains de venir à la capitale pour dire ce qu'ils ont envie de faire, plutôt que de faire tourner des dossiers de fille de ou de fils de qui se ressemblent tous, tellement le langage d'écriture des dossier est codé et ne permet plus aucun écart. J'écoutais récemment un entretien de Jean-Michel Arnold avec Jean Rouch. Qu'est-ce que c'est un chercheur ? JR explique alors qu'à l'époque n'importe qui, diplôme ou pas, pouvait postuler pour un projet, s'il réussissait au bout de deux ou trois ans, on continuait de l'aider, si non, on arrêtait. Vous voyez ça aujourd'hui ?
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J
Une belle colère François. Et pas question de se résigner. Tenir. Dire par les images, les mots. Oui, c'est difficile, mais c'est le seul moyen. Lequel? Je ne sais pas mais on l'inventera.<br /> Jocelyne<br /> Je ne vais pas souvent sur LinkedIn, voire jamais, ni sur FB, une certaine visibilité trop visible et sans visage peut-être. Bref, je suis plutôt portée sur le mail, plus confidentiel. Plus direct à mon sens.
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J
Hé oui François, hélas tu a raison, 100 fois raison!<br /> La faute : il n'y a plus de producteurs... ils ont perdu "le secret"... celui du risque, du désir assumé, la considération pour les auteurs de films... cela remonte à une vingtaine d'années, lorsque la télévision a présidé aux choix des films à faire... Il faudrait revoir entièrement la façon de financer un film. Les salles sont complices, évidemment, elles ne veulent que "des films qui marchent". Du coup aucun ne marche, et tous vont à l'abattoir.
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